Quel est votre rapport à l’écriture ?
C’est une question qui, souvent me traverse lorsque je regarde les comptes Instagram d’auteurs, d’artistes indépendants, de confrères et consœurs qui comme moi, font de leur écriture et de leur créativité un moyen d’exister en ce monde.
Un moyen de montrer ce qui est important à leurs cœurs, un moyen de communiquer aux autres leur véritable identité.
Je suis persuadé que l’écriture joue un rôle fondamental dans l’équilibre de notre santé mentale car écrire clarifie l’esprit et libère le cœur d’une lourdeur émotionnelle. Bientôt, celui qui écrit régulièrement se rapproche de lui-même en se débarrassant de ce qui l’encombre de douloureux. Bientôt, ce dernier commence aussi à cultiver des sentiments nouveaux, des espoirs parvenus, une image de soi différente.
Car l’écriture, d’après moi, permet de faire face à nos problèmes. Elle nous invite à regarder les ombres qui, cachées sous notre lit, nous persuade injustement qu’un jour la noirceur opaque sous nos pieds nous engloutira.
Pourquoi ? Parce que l’écriture permet très simplement d’exprimer ce qu’il y a au fond de nous. Je ne dis pas que c’est facile. Pas du tout. Mais peut-être que celui ou celle qui retourne doucement à ce carnet inachevé trouvera un jour les mots qui lui manquaient plus tôt. Et trouver les mots c’est parvenir à désigner, à identifier, à ressentir.
C’est avoir le pouvoir.
L’écriture permet d’avoir le pouvoir sur nos émotions, nos états d’âmes, nos pensées. Je ne dis pas que l’écriture permet de les contrôler. Vouloir contrôler ce mouvement émotionnel à l’intérieur de nous est une idée contreproductive et absurde qui va à l’encontre de la créativité, du potentiel et de la force des sentiments, mêmes noirs, qui s’agitent en nous.
Le pouvoir de l’écriture c’est d’embrasser notre noirceur.
Écrire c’est transformer. Faire muter. Aliéner. C’est moduler, de ses mains, de ses mots, la forme que l’on veut donner à notre galaxie intérieure. Ecrire c’est éclairer les ombres pour les disperser, les modifier, les apprivoiser.
Ecrire c’est l’inverse d’avoir peur. C’est être audacieux, c’est être légendaire.
Par exemple, dans le tome 1 d’Empreinte, il est question de dépression, de vengeance, d’abattement, d’injustice, de privation. Ce sont des thématiques lourdes, difficilement accessibles pour certains, chargées de sens. Mais ce sont des thématiques qui m’animent, qui me sont chères. J’ai transformé ces sujets en quelque chose de nouveau, de lumineux, de précieux : le récit de deux frères qui vont se battre corps et âmes pour résister à l’injustice et rétablir par eux-mêmes la vérité.
Dans Empreinte, ce qui est sombre a donc du sens, une forme, un cheminement, une finalité aussi qui donne du relief et contraste ces sujets difficiles.
Aujourd’hui, grâce à l’écriture d’Empreinte, je suis en paix avec certains de mes sentiments douloureux, je suis aligné avec le parcours que j’ai mené pour créer et vous présenter ma première histoire.
L’expression de mes sentiments et mon écriture ont été les piliers qui ont changé ma vie et qui m’ont convaincu de travailler dur pour réaliser mes projets et continuer de préciser l’empreinte que je veux laisser à ce monde.
En vous parlant de tout ça, je me dis qu’il serait intéressant d’aborder plus largement le sujet de l’écriture dans le processus créatif et les liens entre l’écriture et notre potentiel artistique. Vous en pensez quoi ? On en parle ?
Faites-moi signe,
À bientôt,